Pratiquer le NON travail du sol

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Je l’ai déjà dit, le travail du sol accélère le déstockage du carbone organique contenu dans les sols et son relâchement dans l’atmosphère. L’agriculture conventionnelle est d’ailleurs reconnue comme l’une des causes majeures d’augmentation des GES, les Gaz à Effets de Serre. 

Don Reicosky, un chercheur américain, a démontré en 1997 (grâce à des appareils de mesure de sa conception) que le travail du sol libérait du CO2 dans l’atmosphère : 

  • d’abord au moment même du labour, il s’agit de l’air qui était déjà présent dans le sol ; 
  • puis pendant plusieurs heures après le passage de l’engin mécanique. 

 

En effet, exposé à l’oxygène de l’air, le carbone organique concentré dans le sol “brûle” instantanément et se transforme à nouveau en dioxyde de carbone. Il continue ensuite de se consumer par le processus de minéralisation de l’humus et de la matière organique présente dans le sol. 

champ labouré qui dégage du CO2

Un champ fraîchement labouré dégage du CO2 qui peut même être visible à l’oeil nu…

Saviez-vous que l’air contenu dans le sol a une concentration beaucoup plus élevée en CO2 que notre atmosphère ?

En fonction de l’engin utilisé (herse rotative, dents et tiges souterraines, disques…) et de sa capacité à perturber un volume de sol important, la perte de CO2 cumulée est comprise entre 3,4 et 59,8g/m² au bout de 5h. Au bout de 24h, la perte cumulée peut s’élever à 160g/m² ! Don Reicosky a également pu démontrer que la quantité de sol retournée est proportionnelle aux pertes de CO2 engendrées. Imaginez les quantités de CO2, stockées au prix d’efforts intenses de la part de la nature ou de l’agriculteur, qui partent littéralement en fumée en quelques heures seulement !

A titre d’exemple, un sol régulièrement labouré pour cultiver des céréales déstocke environ 400Kg de CO2 / ha / an. 

Alors que la même culture conduite en semis direct sous couvert végétal – une technique de sol vivant –
va stocker l’équivalent de 1 à 2 tonnes de CO2 / ha / an !

Par ailleurs, le travail du sol, qu’il soit manuel ou mécanique, tue la plupart des organismes vivants responsables de la création du sol et du cycle du carbone (c’est-à-dire responsables de la transformation du bois mort en carbone organique). Imaginez l’état des galeries de vers de terre ou encore la charpie des hyphes de champignons après le passage de la charrue… Ils n’ont plus qu’à tout reconstruire !

Pour toutes ces raisons, il vous apparaîtra logique que le premier principe à appliquer en agriculture du sol vivant est de bannir tout travail du sol. Pensez à la forêt : personne ne vient la retourner, et c’est pourtant là qu’on y trouve les plus grandes formes du vivant végétal, les arbres, qui poussent et se nourrissent en toute autonomie !

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