Maraîchage sur sol vivant : introduction & définition

Accueil Comprendre le sol vivant Pourquoi cultiver sur sol vivant ? Maraîchage sur sol vivant : introduction & définition

Souvent, quand on parle de jardinage ou d’agriculture, on se concentre sur ce qui se passe à la surface, c’est-à-dire qu’on se préoccupe des plantes et de leur partie aérienne, en négligeant souvent le sol, son existence et son état.

Le MSV (ou maraîchage sur sol vivant) donne une place primordiale au sol car il en fait son unique instrument de travail. Si vous réussissez à obtenir un « sol vivant », alors vous n’aurez quasiment plus grand-chose à faire au potager. Le concept de « sol mort » et de « sol vivant » est toutefois relativement récent. Il fait aujourd’hui l’objet de recherches scientifiques poussées qui confirment son importance.

Pour comprendre le sol vivant : vaincre nos idées reçues

On pense communément deux choses :

  1. Qu’il faut nécessairement travailler le sol pour l’améliorer et obtenir de belles récoltes.
  2. Qu’on doit lui accorder des pauses. C’est le concept de la culture en jachère. Déjà dans la Bible on mentionne le concept de « jachère septennale » ordonnant à l’Homme de laisser son champ au repos un an tous les 7 ans.

 

Or le MSV a une approche rationnelle qui consiste à observer la Nature qui est naturellement abondante sans l’homme. Et qu’y constate-t-on ? Le sol est fertile sans aucun travail de jardinier, et il ne quémande aucune pause syndicale.

Dès lors, ne serait-ce pas plutôt notre façon actuelle de cultiver les champs et les jardins qui les appauvrissent, lentement mais sûrement ?

coupe de sol, strates de formation visibles

Ecosystème et pédogénèse : 2 concepts importants en agriculture

Comprendre la notion d’écosystème

Par « écosystème » on entend un ensemble formé par une communauté d’êtres vivants en interaction avec leur environnement, non-vivant. Ces interactions leurs sont vitales. On parle alors de synergie. Le sol est un écosystème à part entière.

Comprendre la pédogénèse

Pédogénèse et pédologie se rapportent à l’étude du sol. La pédogenèse est en fait l’ensemble de tous les processus bio-physico-chimique qui entrent en action pour construire et former un sol.

Portons donc notre attention sur l’écosystème « sol » qui se situe juste sous nos pieds et dans lequel les plantes poussent.

C’est quoi au juste un sol ?

Le sol, faute de pouvoir observer toute la vie qui s’y développe, a été considéré depuis toujours comme un substrat plus ou moins inerte, plus ou moins fertile, caractérisé par sa granulométrie, sa texture (gravier, sable, limon et argile) ainsi que par la nature physico-chimique de la roche (sédimentaire, métamorphique ou magmatique) qui le compose. Mais un sol, c’est bien plus que ça.

L’écosystème « Sol Vivant » peut être considéré comme une formidable machine à faire pousser des plantes. Cette machine complexe, résultat de milliard d’année d’évolution, est animée par une myriade de bactéries, champignons, insectes, vers de terre, etc. Toute la micro et macro faune et flore caractérisent l’activité biologique d’un sol.

Il y a une trentaine d’années à peine, les instituts officiels de l’agriculture ne prenaient pas en compte le quota de « vie » dans le sol (sa faune et sa « flore ») qui sont tout aussi importants. Aujourd’hui, on utilise des indicateurs comme l’IAB (l’Indice d’Activité Biologique), on généralise un peu plus les processus de comptage de vers de terre… Mais ce n’est pas encore le coeur des analyse de sol des conseillers agricoles.

Le but de la culture en MSV : l’agradation du sol

On peut dégrader un sol mais aussi l’agrader. Dans le premier cas, on le détériore, en pratiquant un labour profond par exemple. Dans le second cas, au contraire, on améliore le sol. Et il ne s’agit pas simplement d’une amélioration : c’est la mise en place d’un cercle vertueux où la fertilité du sol devient rapidement exponentielle. C’est l’optimisation du cycle de la matière organique.

A partir du moment où l’Homme n’interfère plus négativement dans les cycles naturels du vivant, par ses pratiques culturales erronées ou sous-optimisées, la fertilité des terres peut se restaurer, et de plus en en plus vite.

Un sol vivant n’est pas facilement visible : il est recouvert de plantes afin de protéger les organismes souterrains des rayons du soleil. Mais pour savoir si votre sol est « vivant » voici quelques repères :

  • Plus il est foncé, plus il est fertile.
  • Il doit grouiller de vie à l’échelle micro et macroscopique : vers de terre, champignons (le mycélium blanc), larves, araignées etc.
  • Si la terre est meuble et aérée, et forme des agrégats, c’est très bon signe.

 

Les 3 règles de base pour un « sol vivant »

Règle N°1 : Éviter au maximum tout travail mécanique du sol

Pourquoi ?

Cela a pour conséquence de bouleverser de manière très violente l’écosystème du sol. A titre indicatif 80 % de l’activité biologique d’un sol peut être détruite par un simple passage de charrue. Imaginez l’état de la maison du vers de terre après un labour !

Règle N°2 : Un sol vivant est un sol toujours couvert !

Maintenir une couverture permanente du sol, sur le modèle de la forêt ou de la pairie, est indispensable pour le développement d’une activité biologique intense. A l’abri des rayons ultraviolets du soleil et pourvue d’une nourriture abondante, l’activité souterraine peut ainsi prospérer.

Règle N°3 : Nourrir son sol plutôt que de nourrir les plantes

Plutôt que d’apporter des engrais (liquides, compost…) qui se chargent de nourrir directement les plantes en mettant à disposition des racines des nutriments solubles, on opte pour une nutrition indirecte. On nourrit d’abord la vie du sol, les micro et macro organismes en leur donnant de la matière à décomposer. Plus ils s’activent, plus il libèrent eux-mêmes ces nutriments solubles dont les plantes ont besoin. Ce sont eux qui créent des engrais naturels via leurs déjections, leur mucus… Et ces cycles naturels de décomposition (qu’on appelle « humification » et « minéralisation ») sont bien plus durables qu’un apport d’engrais ponctuel !

planches de culture paillées

Alors comment nourrir le sol ?

Nourrir son sol, c’est lui apporter suffisamment de nourriture pour qu’une activité biologique importante puisse se développer, créant ainsi un sol fertile dans lequel les plantes puissent s’épanouir.

La vie biologique du sol se nourrit de carbone, c’est à dire de sucre qui a été synthétisé par photosynthèse. La plante grâce à l’énergie du soleil transforme l’eau et le CO2 en sucre.

Toute l’énergie disponible sur cette terre provient du soleil, et les plantes sont les seuls organismes vivants à pouvoir capter l’énergie lumineuse et la transformer en énergie biochimique.

Au jardin deux manières de nourrir son sol :

  • Le mulch ou couverture de sol avec de la matière organique. J’utilise souvent le mot « paillage » dans un sens élargi par rapport à son sens premier, couvrir le sol avec un type bien précis de matière organique, la paille. Je vous proposerai bientôt de comparer les spécificités de chaque matière organique : tonte de gazon, feuilles, foin, paille, broyat de déchets vert, copeaux de bois, BRF, aiguilles de pin etc.
  • Les couverts végétaux ou engrais verts. Le rôle du couvert végétal va être de structurer le sol via l’action du système racinaire des plantes du couvert puis de nourrir le sol par la restitution des sucres des plantes de couverture en fin de culture lors de la destruction du couvert.
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