Qui suis-je ?

Une petite présentation s’impose. Si vous vous demandez quelle légitimité j’ai pour parler du sol vivant, la réponse va être simple : quasiment aucune. Je ne suis ni agronome ni agricultrice de longue date. Je suis en reconversion, en chemin de créer une entreprise de maraîchage sur sol vivant après 10 ans d’activité dans le webmarketing, le référencement naturel et la sémantique. Je suis simplement une passionnée de potager qui s’est beaucoup renseignée, qui a même été jusqu’à écrire un livre sur le sujet avec un maraîcher pionnier. Ce projet d’édition avorté – bien que très frustrant – aura au moins eu le mérite de confirmer ma volonté de m’essayer à ce métier, et de me donner la matière pour lancer ce site, avant de m’installer.

Du référencement Google au maraîchage sur sol vivant…

Pendant ma petite carrière, j’ai encadré et formé plusieurs équipes de rédacteurs, chefs de projet, “customer success managers”. J’ai mis les mains dans le cambouis en montant des processus, en imaginant des services fournis par mes équipes, en réalisant des audits et des stratégies destinés à atteindre des objectifs, en pilotant les résultats, en négociant parfois des contrats, en gérant la satisfaction client. Par ailleurs, j’ai aimé ça. Parce que j’avais une expertise et que j’avais la sensation de contribuer au développement de l’entreprise, d’aider les gens. C’est un besoin fort chez moi, d’adhérer à un projet à 100% et me sentir utile. 

marine en webinar devant son ordinateur

J’ai eu la chance de connaître une dernière expérience professionnelle incroyable. Mon employeur Semji, éditeur de logiciel spécialisé en Content SEO, a été à la fois le révélateur et le facilitateur de ma vie d’après. Mon expérience de 5 ans au sein de l’entreprise a été à la fois très riche en enseignement, en échanges et apprentissages humains, et générateur d’un déclic et d’une forte motivation pour changer de métier. 

Mes patrons m’ont fait confiance, fait évoluer et accompagné quand j’ai cru que je craquais parce que le management m’épuisait. J’étais en fait trop angoissée à l’idée d’improviser, de ne pas avoir tout préparé, tout anticipé. Vu mes responsabilités et la diversité des sujets à gérer, je m’évertuais à vouloir tout maîtriser et je ne me faisais pas confiance pour faire face à l’imprévu. J’en devenais toute aussi exigeante avec mes collaborateurs et intolérante face à la moindre contrariété que je n’avais pas vu arriver. J’ai suivi un coaching qui a été une vraie révélation sur moi-même et a coïncidé avec les réflexions que je menais en parallèle sur le sens de mon activité. 

Comme pour beaucoup de gens sûrement, les confinements sont passés par là. L’envie de changer de vie, de m’éloigner de la ville, de consommer moins, d’avoir plus de temps chez moi se faisait déjà sentir. L’envie aussi d’évoluer personnellement, et de ne plus me définir par mon besoin viscéral d’aider les autres à résoudre leurs problèmes.  

Mon attrait pour l’agriculture se confirmait car depuis 2018, j’avais découvert le maraîchage sur sol vivant (MSV) à travers la chaîne Youtube de la Ferme de Cagnolle, en Dordogne. J’expérimentais déjà au potager et je me rendais compte que je n’étais jamais aussi bien que les mains dans la terre. Je réfléchissais au sens à donner à mon énergie dépensée, au besoin de me fatiguer physiquement, et plus seulement mentalement, pour avoir l’impression de passer une bonne journée. Je n’ai jamais été très sportive mais les activités au jardin alliaient tout ce que j’aimais : la créativité, les travaux manuels et la gestion de projet. Car un plan de potager, ça se prépare : les espèces à associer, les variétés à cultiver, les rotations d’année en année, la matière organique à apporter… La reconversion s’est imposée à moi, petit à petit. Le projet de vie sous-jacent était aussi partagé par mon compagnon Benjamin, donc nous avons commencé à nous projeter et à nous organiser. Lorsque j’ai démarré les démarches, que je me suis renseignée, j’en ai parlé à mes patrons, qui se sont montrés enthousiastes et m’ont soutenu. Entre ce moment où j’ai esquissé mon départ et le moment où je suis réellement partie, il s’est bien passé 2 ans. J’ai eu la chance que l’entreprise me soutienne jusqu’à accepter de participer au dispositif TransitionsPro, qui m’a permis de partir me former tout en restant salariée. 

En Juin 2023, j’aurai terminé mon BPREA, Brevet Professionnel de Responsable d’Entreprise Agricole, et je serai un peu plus armée pour m’installer. Je prévois de démissionner en sollicitant le dispositif Démissionnaire qui accorde les allocations chômage sans carence en cas de projet de création d’entreprise. Si tout se passe bien, je monterai l’exploitation au début de l’année 2024…

Un livre complet sur le MSV jamais publié

En 2020, je suis allée suivre une formation de 3 jours à la ferme de Cagnolle sur les pratiques maraîchères sur sol vivant. J’ai rencontré Benoît le maraîcher et nous avons convenu qu’en échange d’une aide pour rédiger et référencer son blog, il m’accueillerait à la ferme pour me former. J’y suis donc retournée passer 15 jours à la fin de l’année 2020, alternant entre construction et rédaction du blog de la ferme et activités aux champs : récoltes, nettoyage des légumes, composition des paniers, repiquage de salades, oignons, épandage de broyat sur les planches, repliage de bâche… En Janvier 2021, après avoir rédigé de nombreux articles pour le blog, Benoît m’a confié être sollicité par plusieurs maisons d’édition, grâce à la notoriété de la ferme sur Youtube. Il m’a alors proposé de rédiger un livre avec lui, car mon style lui plaisait. Je me suis lancée dans l’aventure, trop heureuse de cette opportunité, en me projetant déjà sur le fait que le livre sortirait à peu près en même temps que je m’installerai. 

Ce livre, j’y ai travaillé pendant 2 ans. J’ai même fait une première version non terminée que nous avons abandonné pour changer d’angle 6 mois plus tard. En 2021, je suis passée à 80% pour pouvoir m’occuper de mon projet de reconversion chaque mercredi. Finalement, je les ai très vite dédiés à la rédaction du livre. Benoît et moi échangions très souvent par téléphone : il me fournissait des informations sur ses pratiques et ses réflexions, que je devais ensuite reformuler suivant la trame convenue. Ca a duré jusqu’à fin 2022. Au début de l’année, j’avais recontacté les maisons d’édition pour Benoît et négocié les contrats pour que nous acceptions la meilleure proposition. Nous étions engagés à livrer le manuscrit complet en Octobre. Jusqu’ici, tout avait l’air d’aller bien, et à cette date, le manuscrit était presque terminé. Alors que s’est-il passé ? 

 

Très peu de temps avant sa remise, Benoît a relu le manuscrit et a changé d’avis. Je vous passe les détails car ils seraient trop biaisés par ma déception et mon incompréhension de l’époque. Aujourd’hui encore, j’ai trouvé une explication qui n’est sans doute pas la vérité. Je m’explique simplement son revirement par le fait que ses envies, ses positions et ses opinions évoluent constamment, et que sa vie personnelle chamboulée ne lui a pas permis de s’impliquer comme il l’aurait fallu dans une relecture et un travail de co-auteur sérieux. Benoît voulait écrire un autre ouvrage, plus politique, moins orienté guide de maraîchage. En bref, il n’assumait plus ce que j’avais écrit. Même après plusieurs négociations avec la maison d’édition, les incompréhensions et les frustrations entre nous se sont accumulées. Il a été question de repousser la sortie d’un an pour retravailler ensemble le manuscrit. Puis, Benoît a voulu que notre binôme devienne trinôme et a considéré que mon travail de rédaction de 2 ans n’était que “documentation” qui avait besoin d’être intégralement repris et re-rédigé par quelqu’un d’autre. A ce moment-là, j’ai préféré rompre le contrat et mettre fin à notre collaboration. 

 

Les écrits que je partage sur ce site sont issus de l’ouvrage que j’avais rédigé. Je les ai retravaillé et ils ne véhiculent plus à présent que ma vision et ma compréhension des mécanismes du sol vivant. Je ne voulais pas qu’ils soient totalement perdus. J’espère que quelques personnes y trouveront des explications qui leur parleront et que je pourrai leur partager ma passion du sol vivant. Je n’enlèverai jamais à Benoît le mérite d’avoir passé toutes ces heures à me répondre, à m’expliquer et surtout à m’avoir donné le goût de son métier. Il est temps que je fasse mon propre chemin maintenant. Merci d’avoir lu cette présentation, il me semblait important de vous expliquer d’où je viens et où je vais. 

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